Visites de la passion : une rencontre qui détend

À l’occasion des Visites de la passion, je me suis rendu le mardi 02 mai chez Stéphanie, Régis et Alix qui cultivent du chanvre dans la plaine de Callian pour leur marque Green Morango. Une activité qui a suscité de nombreuses interactions dans un domaine qui reste assez méconnu.

Ça fait maintenant près d’un an qu’ils ont commencé leur plantation. Une activité qui, dès le commencement, leur a causé du souci notamment avec la forte période de sécheresse qu’a connue la région l’an passé. « On n’arrivait plus à arroser au moment de la floraison alors que c’est le moment où les plantes ont besoin d’eau » expliquent-ils. Un phénomène pour lequel ils seront mieux préparés cette année, car ils ont décidé de ne cultiver que 500 pieds au lieu des 4500 de l’an passé.

Les fortes chaleurs de la région ont accompagné également les trois agriculteurs au moment de la plantation, ce qui a rendu plus difficile leur travail. « L’année dernière on a planté dans des conditions nord-africaines, maintenant on peut s’étendre en Australie » en rigolent-ils. Une situation pour laquelle ils arrivent tout de même à trouver des bénéfices « au moins, si ça redevient comme avant on consommera naturellement moins d’eau ».

L’apparition de plantations de chanvres dans la région n’est pas nouvelle, historiquement cette activité a servi de levier économique, en témoigne le quartier de la « chenevière » à Callian lié à ces productions.

« Notre premier salaire, ce sont les bienfaits »  

Infusions, huiles, vêtements et même savons, de nombreux produits peuvent être issus de cette culture. Green Morango s’oriente de préférence vers une utilisation médicale de leurs produits « ça permet de se détendre, on prend un peu mieux la vie » ajoute Régis. Même si cela n’empêche pas la variété de différentes productions que propose la marque à partir des fleurs, tel que des huiles, des savons ainsi que du miel.

Les bienfaits du CBG, qui agit sur les maux psychiques alors que le CBD agit sur les maux physiques, se remarquent principalement dans le stress ou le sommeil.  Regis a bien voulu nous raconter une expérience personnelle « Avant, ma mère prenait des somnifères pour dormir, aujourd’hui elle utilise le CBG et elle a gagné trois, quatre heures de sommeil ».

Contrairement à ce que certains peuvent penser, la consommation de ces produits ne crée pas de dépendance, ça n’est pas addictif. Utiliser le CBG pour le sommeil par exemple va servir à le réguler, si vous arrêtez d’en prendre vous arriverez toujours à dormir. Selon Stéphanie, le corps est aussi à l’abri de la surconsommation car il s’autorégule :  il tolère un certain taux et rejette le reste. Les trois agriculteurs sont très reconnaissants quand ils reçoivent des retours positifs « notre premier salaire, ce sont les bienfaits » me disent-ils fièrement.

Les acteurs de demain du marché du chanvre 

La France tient une place paradoxale sur le marché du chanvre, en effet elle est à la fois pionnière en Europe en termes de plantations mais c’est également l’un des pays qui régule le plus sur ce domaine avec un taux maximum obligatoire de 0,3% de THC « En France, le CBD se cultive partout, il y a différentes variétés qui s’adaptent en fonction du climat.

Stéphanie explique que le vrai problème dans ce domaine c’est la provenance des plantes. Certains en font venir de Suisse ou d’Italie, deux pays qui légifèrent autour d’un taux de THC beaucoup plus élevé qu’en France, avec 1% pour la Suisse et 0,5% pour l’Italie. Afin de faire baisser le taux de THC à la douane, une technique bien particulière est utilisée : tremper les plantes dans des bains d’éthanol afin d’extraire une partie des molécules de CBD.  Stéphanie, Régis et Alix affichent fièrement leur label bio. Cela leur permet de se démarquer, et d’être peut-être les acteurs de demain du marché du chanvre.

J’ai beaucoup aimé cette rencontre, cette découverte qui a été faite dans le cadre des Visites de la Passion, organisées par l’Office de Tourisme Intercommunal du Pays de Fayence. Je guetterai avec impatience le programme « Visites de la Passion de l’été » qui ne va pas tarder à arriver.