Visite au parfum du Printemps

Le vendredi 5 mai s’est tenu une nouvelle Visite de la Passion. Pascal m’a accueilli aux Jardins de la Colle Noire où il y cultive des roses Centifolia, destinées à la parfumerie. Il nous raconte l’histoire et les spécificités d’un domaine ancré en Pays de Fayence.

Pascal a commencé la culture de ces champs de roses en 2016, sur un terrain appartenant à la Mairie de Montauroux. Il nous explique comment « la culture des plantes renait sur le territoire, et que son installation fait suite à la rénovation du Château Christian Dior ».

En effet, les liens entre la plantation de roses dans la région et le célèbre couturier sont très étroits. Dans les années 1950, Christian Dior rachète le domaine de la Colle noire de Montauroux, composé d’une bâtisse et de terres agricoles. Il y fera perdurer l’agriculture de plantes odorantes, qui avait commencé aux alentours du 19ème siècle. Aujourd’hui, l’influence de la maison Dior est toujours présente puisque Pascal est en « contrat exclusif avec eux ».

 

« On passe petit à petit le flambeau aux jeunes »

Les plantations des rosiers se font de novembre à mars. Vient ensuite la cueillette de mai à juin, un travail fatigant entre la chaleur et la position du corps, mais « quel bonheur de travailler entouré de fleurs » ajoute Pascal. Le ramassage des fleurs demande quelques spécificités, notamment dans la gestuelle à avoir : « il faut prendre la fleur en tournant le poignet, j’appelle ça la technique du baby-foot » me dit-il en riant. Autre particularité, le sac contenant les fleurs se met dans le bas du dos. Il y a deux raisons à cela, d’abord ça fait moins mal, et en même temps on évite de propager une maladie qui se développe chez les roses, la rouille.

Des techniques qui deviennent avec le temps des automatismes et qui sont partagées avec les nouveaux. Une façon de passer petit à petit le flambeau aux jeunes, et ce qui est encourageant, c’est que chaque année ils reviennent. De grandes quantités sont cueillies dans la saison. Chaque pied fournit en moyenne 1,5 kilos de roses, et sur un terrain de près de 2,8 hectares comme celui sur lequel travaille Pascal, cela peut donner jusqu’à 900 kg !

 

« Pour notre type de culture, ça va »

Depuis l’année dernière, la région connait une forte période de sécheresse qui oblige les agriculteurs à réduire leurs consommations d’eau. Une situation qui ne semble pas toucher Pascal, dû à la faible fréquence d’arrosage des roses. En effet, ce type de culture est arrosé au goutte à goutte 3 fois dans l’année et puis la pluie n’affecte pas la qualité des fleurs. Selon Pascal, « les agriculteurs ne sont pas ceux qui consomment le plus d’eau dans la région, car l’agriculture représenterait seulement 6% de la consommation d’eau en Pays de Fayence ».

Ces terrains ne prennent rien à la région, au contraire, ils l’embellissent. A son arrivée en 2016, ça ne ressemblait à rien ici » me dit-il. De plus, les savoir-faire liés au parfum en Pays de Grasse ont été inscrits au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité par l’UNESCO, un statut qui a de quoi mettre en valeur le Pays de Fayence puisque qu’il faut rappeler qu’historiquement, le Pays de Grasse, allait de Vence à Seillans.


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