Chercheuse d’or dans le massif du Tanneron

Nul besoin de courir le monde, de la Californie à l’Australie en passant par le Klondike pour trouver de l’or… Chaque année, entre janvier et mars, lorsque fleuri le mimosa au cœur de la Cote d’Azur, la nature déploie des centaines de milliards de petites boules dorées qui scintillent entre mer et montagne.

Orpailleuse en herbe, j’ai sillonné le Pays de Fayence, et en suis revenue riche d’un cocktail d’émotions qui resteront gravées dans ma mémoire à tout jamais. Laissez-moi vous conter cette fabuleuse aventure en trois étapes…

©Jessica BADER

1 – Se cultiver à la Maison du Lac de Saint Cassien

Située au bord de la route départementale 37, la Maison du Lac présente à ses visiteurs, notamment grâce à son espace scénographique, le patrimoine, les produits du terroir et les activités des 9 villages qui composent le Pays de Fayence. Entre moult sujets passionnants, j’y ai appris comment le mimosa – ou Acacia dealbata, de son nom scientifique – un arbuste originaire d’Australie a été importé par des botanistes britanniques au XVIIIe siècle.

Comment ses plus de 1 200 espèces se sont épanouies dans le Midi de la France, et tout particulièrement au cœur des terres acides du massif du Tanneron. Tant et si bien ; que ses immenses forêts dorées sont devenues le premier site de production français, et qu’un métier unique au monde y a vu le jour : le mimosiste.

Ces professionnels de la culture du mimosa s’intéressent essentiellement à une variété appelée le mirandol. Pour commercialiser les fleurs coupées, la technique ancestrale de « la forcerie » consistait à provoquer une éclosion en stockant les tiges dans de grandes pièces humides chauffées. Elle a désormais laissé place à de simples hormones qui permettent d’accélérer la floraison dans des vase emplis d’eau chaude.

2 – Découvrir le mimosa dans tous ses états, à l‘Oustaou dòu païs

Le mimosa, fleur lumineuse et odorante qui ensoleille l’hiver, est un peu la star de l’Oustaou dòu païs, l’Office du Tourisme de Tanneron. Il est mis à l’honneur à travers de multiples animations, dont un spectaculaire Corso Fleuri. Le mimosa se décline aussi à l’infini : cosmétiques, décoration sur verre, parfums, savons, bonbons, tartelettes, croustillants et autres bougies…il est partout, et toujours de bon goût !

Entre janvier et mars, des ateliers dispensés par une équipe de passionnés nous font découvrir les mille facettes de cette fleur qui éveille tous nos sens. J’ai, pour ma part, été invitée à fabriquer – et à goûter, bien sûr – de la guimauve parfumée au sirop de mimosa ; un pur régal pour les papilles.

3- Enfin… trouver l’or et bien plus encore, au fil des sentiers de Tanneron

Au cours de ma ruée vers l’or, il m’était impossible d’ignorer le km112 de la route du mimosa ! Sur ce parcours qui sinue entre Grasse et Bormes, le village de Tanneron, niché entre le Riou, le Lac de Saint-Cassien, et la Siagne, est une étape incontournable. Des circuits balisés permettent à tous, randonneurs experts ou, comme moi, promeneurs du dimanche, de venir s’enivrer des parfums entêtants de la précieuse fleur jaune.

Alors que sont proposés deux périples, l’un de 16,5 km, l’autre de 4 km, j’optais pour le second, et m’octroyais ainsi une heure et demi de pur bonheur ! En ce début mars, sous un soleil resplendissant, alors que je m’enfonçais dans les sentiers bordés des petites boules duveteuses, c’est un véritable spectacle à ciel ouvert qui m’a été offert.

Entre cimes enneigées et mer étincelante, la vue s’étend de la Côte Ligure, aux Alpes de Haute Provence, offrant des panoramas à couper le souffle.

©Jessica Bader

Et pour conclure ;

L’or du Tanneron doit rester au Tanneron. S’il est, indiscutablement, une source d’enrichissement sensoriel, il n’a pas vocation à être coupé, cisaillé, amputé.

Laissons aux mimosistes le soin de nous en faire profiter, tout en le faisant prospérer sur ces terres méditerranéennes qu’il aime tant. Il n’est d’or que celui qui perdure en pleine nature… Parole d’orpailleuse !

Valérie Macquet