Ce matin-là, j’ai poussé la porte de l’Office de Tourisme de Callian, attirée par une lumière tamisée et des regards figés… ceux des personnages d’Edouard Goerg. Une exposition inattendue dans un lieu chaleureux, presque intime, où l’art semble vous parler sans fard, sans détour.
Goerg n’est pas un peintre qu’on contemple distraitement. Il vous saisit, vous interroge, parfois vous dérange. À travers ses gravures et toiles puissantes, c’est toute une humanité mise à nu qui se révèle. Des femmes aux regards graves, des enfants aux yeux immenses, des scènes collectives chargées de silence ou de douleur, parfois un Christ abandonné, porté par une Madone à l’expression bouleversante… Rien n’est décoratif ici, tout est signifiant.
Le trait est fort, le noir profond, mais à travers cette gravité, on perçoit une forme de compassion silencieuse. Les visages, bien qu’empreints de douleur ou de solitude, ne sont jamais vides. Ils racontent des vies, des liens, des instants suspendus.
Goerg ne peint pas la souffrance pour choquer, mais pour rendre hommage à la condition humaine, dans ce qu’elle a de plus vulnérable, mais aussi de plus digne.
Un panneau biographique nous éclaire sur la vie de cet artiste inclassable, résolument engagé, à la croisée de l’expressionnisme et du symbolisme. Et puis, il y a les vitrines, alignées comme un journal de guerre ou d’âme, où chaque gravure semble chuchoter une histoire différente.
Ce n’est pas une visite, c’est un face-à-face. Avec l’art. Avec soi.
Je ne vous en dis pas plus. Si vous êtes de passage à Callian, entrez. Prenez le temps de vous laisser happer par les regards de Goerg. Il se pourrait bien que vous ne ressortiez pas tout à fait le ou la même.
– Jessica –
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